2023
28 avril
IC3i Interviews Visual

Entretien avec un ancien étudiant IC3i #10: Maciej Kerlin

Découvrez le parcours professionnel des anciens étudiants IC3i dans notre série d’entretiens.

Maciej Kerlin
Maciej Kerlin

Maciej, à quoi ressemble ton parcours universitaire jusqu'à présent ?

J'ai obtenu ma licence et ma maîtrise en biotechnologie moléculaire à l'université de Varsovie, en Pologne. J'y ai travaillé dans le domaine de l'épigénétique des plantes. Pendant cette période, j'ai également participé à un échange Erasmus, ce qui m'a permis de venir à Paris et d'acquérir ma première expérience internationale. Après mes études, j'ai passé un an comme stagiaire dans le domaine de la recherche à Oklahoma City, aux États-Unis, où j'ai travaillé sur la réplication de l'ADN chez le poisson zèbre. Ensuite, je suis revenu à Paris pour rejoindre l'Institut Curie et faire mon doctorat. J'ai travaillé dans l'équipe "Fonctions du génome dans l'espace et le temps" (dirigée par le Dr Antoine Coulon) dans les UMR3664 et UMR168. Mon projet portait sur le lien entre l'organisation du génome en 3D et la régulation des gènes dans les cellules cancéreuses du sein humain. Actuellement, je suis postdoc à l'Université de Lausanne en Suisse.

 

Comment as-tu eu connaissance du programme IC3i ? Comment se sont déroulés le processus de candidature et la session d'entretiens ?

Je cherchais des opportunités pour faire mon doctorat à Paris et c'est ainsi que je suis tombé sur le programme IC3i. Le processus de candidature était assez simple et direct ; en fait, j'ai postulé au programme pendant la période de prolongation, donc finalement j'ai eu de la chance d'obtenir le poste ! J'ai été très impressionné par la session d'entretiens - elle était très bien organisée et m'a permis de découvrir l'institut et l'équipe.

 

Pourquoi as-tu décidé de faire un doctorat ?

Je pense qu'au cours de mon master, j'ai développé une curiosité scientifique et, alors que beaucoup de mes amis s'orientaient vers l'industrie après leurs études, j'ai voulu poursuivre cette curiosité. Faire un doctorat m'a semblé un choix naturel et je ne suis pas déçu d'avoir choisi cette voie.

 

Quel a été, d’après toi, le moment le plus marquant de ton doctorat ?

Il est difficile de choisir un moment précis. Au cours du projet, j'ai rencontré de nombreux obstacles et j'ai dû m'habituer à l'échec, et les quelques moments de percée, où les expériences fonctionnaient après des mois d'essais, ont été ceux qui m'ont fait croire que le parcours du doctorat valait la peine d'être poursuivi et qu'il pouvait être gratifiant. Je dirais donc que ces quelques moments ont été les points forts de mon doctorat et qu'ils m'ont vraiment aidé à rester motivé.

 

Comment s'est passé ton doctorat à l'Institut Curie ?

Dans l'ensemble, je trouve mon expérience à l'Institut Curie très positive. D'un point de vue administratif, le service des ressources humaines de l'Institut et l'équipe administrative de mon unité m'ont beaucoup aidée à naviguer dans les méandres de la bureaucratie française. D'un point de vue scientifique, c'était également très stimulant. J'étais dans une unité qui correspondait bien à mes intérêts scientifiques et les interactions avec les personnes qui y travaillaient m'ont aidé à me développer non seulement en tant que scientifique, mais aussi sur le plan personnel. Mon doctorat a néanmoins été semé d'embûches. La dernière année a été particulièrement difficile pour moi : rédiger la thèse et en même temps finaliser les dernières expériences a été très difficile et épuisant. De plus, la pandémie n'a rien arrangé. C'est grâce au soutien d’amis de mon unité que j'ai réussi à surmonter ces épreuves. Aujourd'hui, avec le recul, je suis fier de ce que j'ai accompli et heureux des relations que j'ai nouées pendant mon séjour à Curie.

 

Selon toi, quelles sont les trois compétences clés qu'il faut maîtriser pour traverser avec succès les vagues turbulentes d'un doctorat ?

La persévérance, la prise de décision et la capacité à maintenir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

 

Pourquoi ces trois compétences ?

Comme je l'ai dit, la voie du doctorat est semée d'embûches. Il faut donc se motiver en permanence pour continuer à avancer et croire qu'à un moment donné, on résoudra tous les problèmes et que tout ira pour le mieux. Le fait d'être de facto le chef d'un projet scientifique exige également de prendre des décisions, souvent difficiles, comme l'abandon d'une expérience intéressante pour des raisons de temps. Tout cela peut s'avérer difficile sur le plan mental, c'est pourquoi un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée est la clé d'une expérience doctorale saine et enrichissante. Contrairement à ce que les gens pensent souvent, rester tard au travail ou venir tous les week-ends ne fera pas avancer votre projet, mais vous rendra plus frustré et vous conduira à l'épuisement.

 

À quoi ressemble l’avenir pour toi ?

Je n'ai pas encore de plan précis pour l’avenir - je ferai mon postdoc pendant encore 4 ans au moins, donc je pense que j'aurai assez de temps pour réfléchir à ce qui se passera ensuite. Je sais avec certitude que j'aimerais rester dans le monde universitaire en tant que chercheur permanent, mais l'avenir nous dira si cela se produira ou non. J'essaierai de garder mes options aussi ouvertes que possible.

 

Avec le recul, penses-tu que tu ferais les choses différemment et qui changerait ta situation actuelle ?

Je ne pense pas que je changerais quoi que ce soit à ce que j'ai fait jusqu'à présent. Je pense que mes décisions ont été mûrement réfléchies et je suis heureux d'être là où je suis aujourd'hui.

 

Pour finir, as-tu un conseil à donner aux nouveaux étudiants qui commencent ou sont sur le point de commencer leur doctorat ?

Gardez la tête haute et ne vous laissez pas décourager par les problèmes - vous êtes assez bons et vous y arriverez !

 

Entretien réalisé par Ayan Mallick, mars 2023.