2022
02 juin
IC3i Interviews Visual

Entretien avec un ancien étudiant IC3i #5: Trinish Sarkar

Découvrez le parcours professionnel des anciens étudiants IC3i dans notre série d’entretiens.

Trinish Sarkar portrait
Trinish Sarkar

Bonjour Trinish, peux-tu nous parler brièvement de ton doctorat à l'Institut Curie?

Je faisais mon doctorat à l'UMR 168 et je faisais partie de la première cohorte du programme international IC-3i de l'Institut Curie co-financé par la commission européenne. Je suis arrivée en 2016 et j'ai terminé en 2021. Je travaillais dans le laboratoire de Pascal Silberzan, chef de l'équipe Physicobiologie aux mésoéchelles dans l'unité Physico-chimie Curie.

 

Comment as-tu entendu parler de ce programme et comment as-tu candidaté ?

Je viens d'une ville appelé Calcutta en Inde où j'ai fait un diplôme combiné licence et master à IISER Kolkata (Institut Indien de Science, Education et Recherche). Pendant mon master, je travaillais dans le domaine des dynamiques non-linéaires en contexte biologique, ce qui m'a donné une idée de comment utiliser les lois mathématiques pour rendre la vie des biologistes plus facile.

J'ai donc écrit à Pascal Silberzan en lui exprimant mon intérêt pour son travail et il m'a dit de candidater via le programme IC-3i. J'ai candidate et j'ai été sélectionné pour venir à Paris passer les trois jours d'entretiens. Le poste était déjà financé donc c'était bien.

 

Avais-tu candidaté à d'autres instituts avant de venir à l'Institut Curie ?

Oui, en effet. Je ne cherchais pas un labo ou un institut en particulier mais plutôt un domaine de niche spécifique qu'est l'application des défauts topologiques dans les systèmes biologiques. Donc après plusieurs candidatures à de multiples projets, celui-ci était le plus approprié.

 

Penses-tu avoir réussi à travailler sur les idées que tu voulais pendant ton doctorat ?

Oui ! En termes clairs, mon but était de faire grandir des choses en 2D jusqu'en 3D et de comprendre la mécanique derrière. Mon directeur de thèse m'a donné accès à tous les outils pour y parvenir et j'ai choisi le cadre de mon projet.

 

Cela a l'air plutôt bien. Donc après ton doctorat à l'Institut Curie, que s'est-il passé ? As-tu changé de domaine ?

Après mon doctorat, j'ai donc commencé à chercher des laboratoires qui travaillent sur des systèmes biologiques complexes (modèles 3D). J'ai écrit à de nombreuses personnes qui étudient la topologie de ces modèles. Après un certain temps, j'ai trouvé mon laboratoire actuel à l'Université du Luxembourg avec Anupam Sengupta, en collaboration avec plusieurs groupes. Parmi toutes les options, ce projet était passionnant en raison de sa nature translationnelle.

 

Par curiosité, pour les autres doctorants de l'Institut Curie, dans quelle mesure le fait d'être doctorant là-bas les a-t-il aidés pour leurs futurs postes ?

Cela m'aide beaucoup. Être doctorant à l'Institut Curie apporte beaucoup de visibilité parmi vos pairs. Mais beaucoup d'autres facteurs entrent en ligne de compte. Un conseil pratique pour filtrer les laboratoires pour un poste postdoctoral est de se renseigner d'abord s'ils ont un poste ouvert ou non. J'ai perdu du temps à ne pas le savoir lorsque j'ai envoyé mes candidatures...

Et bien sûr, le réseau joue un rôle important.

 

En ce qui concerne ta vie à Paris, quelle a été la difficulté d'intégration en venant d'Inde ?

Bien que la partie administrative soit difficile en raison du français, elle est en fait plus rapide que dans d'autres pays. De plus, le système de santé est très complet, ce qui est un plus.

Il faut bien sûr apprendre le français, car le chauffeur de bus, le boulanger ou le facteur ne vous parleront pas en anglais, donc cela facilite la vie d'apprendre le français.

Il est également plus facile de se faire des amis si l'on connaît un peu le français.

 

Quel est ton objectif professionnel ?

Jusqu'à présent, le monde universitaire a bien fonctionné pour moi et j'espère continuer. Compte tenu de la situation de pandémie, j'ai de la chance de maintenir ma carrière scientifique. Toutefois, à l'avenir, si la chance venait à me manquer, je me tournerais volontiers vers d'autres domaines.

 

As-tu quelque chose à ajouter ? Un conseil à donner aux nouveaux doctorants de l'Institut Curie ?

Dans l'UMR 168, je travaillais dans le bâtiment où Marie Curie travaillait, c'était donc un endroit très inspirant.

Un exemple parmi d'autres :

Vous verrez que son cahier de laboratoire est affiché sur les murs. Vous pouvez aller au musée pour en voir plus. Elle a écrit chaque petit détail de ses expériences. Ainsi, la première leçon de science que j'ai reçue de Curie est qu'il faut vraiment tenir un cahier de laboratoire détaillé.

J'ajouterais la dernière citation de mon côté pour les nouveaux doctorants : "Commencez à vous débrouiller, vous êtes un doctorant maintenant."

 

Trinish Sarkar a été interviewé par Priyanka Sasmal le 06/05/2022